Le grand défi des repreneurs : le transfert de savoir

Étienne détient un MBA, il a 35 ans et est prétendant à la succession de son patron. Ce patron, Michel a appris son métier de dirigeant sur le tas au cours des 35 dernières années dans l’entreprise. Peu scolarisé sur le plan académique, il est pourtant très habile à diriger l’entreprise qui a connu une croissance importante au cours des dernières années. Étienne est fier de sa formation universitaire, maitrise des systèmes de gestion et des modèles établis, il croit être en mesure de prendre la relève. Il est toutefois étonné d’entendre son patron apporter des points de vues divergents à certaines perceptions qu’il expose et encore plus étonné de constater que son patron a généralement raison.

La compétence de son patron repose sur une longue expérience et il se demande comment acquérir ce savoir pratique sans lequel il ne pourrait diriger l’entreprise. Comment se fait-il que sans préparation apparente, Michel est capable de convaincre un client ? Comment peut-il proposer une solution sans la situer dans un modèle reconnu ? Pourquoi le banquier lui propose-t-il du financement sans qu’il ait besoin d’un plan d’affaires formel ?

Quel savoir acquérir ?

Il y a une hiérarchie des savoirs : les données, l’information, la connaissance et la sagesse. Étienne a accumulé beaucoup de données, des faits, des observations, il a lu des livres et suivis des cours, il est aussi en mesure d’interpréter ces informations, d’analyser et de structurer un point de vue, mais s’étonne que Michel soit capable de présenter une approche plus pertinente spontanément, comme si c’était intuitif. C’est que Michel combine connaissance et sagesse. Il a durant des années internalisé une foule de données et d’information, les a assimilé, formaté selon le contexte et cette connaissance semble non transférable. Étienne a beau le regarder agir, observer ses interventions, il ne peut découvrir comment il fait pour être si pertinent.

Le savoir fait partie de la « Valeur de l’entreprise »

S’il n’acquiert pas le savoir de Michel, Étienne pense qu’il ne pourra pas obtenir les succès commerciaux désirés, et par conséquent que l’entreprise perdra de la valeur. Il a bien raison, le capital intellectuel est une composante des actifs, tout comme les équipements et l’achalandage.

Comment acquérir ce capital intellectuel ?

Ce capital intellectuel s’acquiert dans la pratique, dans le quotidien, dans la manière d’être, dans la façon de penser et de faire face à une situation. Pour l’acquérir, Étienne devra faire preuve de patience, ça prend du temps ! Ce savoir est non formel, il ne pourra pas le faire entrer dans un système, Étienne devra aussi s’intégrer et intégrer son patron dans une culture de la transmission. Ce n’est pas facile, car son patron n’en sent pas naturellement le besoin.

Pour y parvenir, il faudra coacher Étienne, l’amener à identifier les postures qu’il désire améliorer, le stimuler à observer davantage, développer sa créativité, prendre du recul par rapport aux systèmes qu’il connait, découvrir les « comportement humains » de son patron et structurer une méthode de questionnement. Un chef d’entreprise dans un contexte de relève, transmettra facilement des données, des informations et des conseils, mais il ne sait pas comment transmettre son savoir et sa sagesse ; La tâche revient au successeur de découvrir ce capital et de trouver des moyens pour l’acquérir. S’il n’y parvient pas, il aura payé pour acquérir un capital qu’il ne possèdera pas.

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    6 ans ago

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